Col de Rôche-A-Frêne
Le col de Roche-à-Frêne, c’est un nom que peu de cyclistes prononcent… mais que ceux qui l’ont grimpé n’oublient jamais. Il doit son nom aux rochers particuliers de l'endroit. De formes fantastiques et semblant défier la pesanteur. Situé entre Sy et Ferrières, en province de Liège, ce col discret et sauvage offre un mélange redoutable de pente raide, de longueur et de beauté brute. Une ascension exigeante, que le calme apparent de la région rend presque agréable.
Dès les premiers mètres, le ton est donné : ici, on grimpe pour de vrai. La pente s’installe rapidement entre 10 et 12 %, et ne vous quittera quasiment plus jusqu’au sommet. Il ne s’agit pas d’un mur court et brutal comme ceux de Huy ou de Stockeu, mais bien d’un col à l’ancienne, long de "seulement" 2 km, avec des sections soutenues et un dénivelé qui s'accumule sans relâche. Ce n’est pas un sprint. C’est une guerre d’usure.
La route serpente d'abord à travers les maisons, puis bois et champs, dans une ambiance silencieuse. Peu de voitures, peu de maisons, rien que la forêt et la pente. Ce calme, cette solitude même, vous met face à vous-même. Pas de distraction : juste vous, vos jambes, votre mental, et le goudron qui grimpe, inlassablement. Le revêtement est plus que correct.
Une fois au sommet, vous débouchez sur un plateau ouvert avec une vue dégagée sur les vallées environnantes. L'air y est plus frais, plus léger. Ce n’est pas une arrivée en fanfare, mais une libération discrète, presque intime. Vous avez dompté Roche-à-Frêne, sans tambours ni trompettes, mais avec la satisfaction d’avoir franchi l’un des cols les plus sous-estimés de Belgique.
C’est une montée pour les vrais, pour ceux qui cherchent l’authenticité, la solitude, l’intensité. Roche-à-Frêne ne vous crie pas dessus. Il vous parle bas, mais longtemps. Et il vous marque.